Face à l’accélération des avancées technologiques, les directions informatiques se retrouvent à jongler avec des besoins en évolution constante. La GPEC offre un cadre structuré pour transformer cette complexité en avantage stratégique. Pour les décideurs, c’est l’occasion de passer du mode réactif à une gestion proactive et maîtrisée des compétences. Découvrons pourquoi cette approche est désormais incontournable dans la Tech.
Qu’est-ce que la GPEC ?
La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) représente un processus stratégique déployé par les entreprises pour anticiper les évolutions de leurs besoins en compétences.
Cette approche vise à aligner les ressources humaines avec les objectifs futurs de l’organisation. En analysant les écarts entre les compétences actuelles des collaborateurs et celles requises par l’évolution des métiers, la GPEC permet de bâtir un plan d’action efficace.
Ce plan intègre des programmes de formation, de mobilité interne et de recrutement ciblé, contribuant ainsi à une meilleure agilité face aux transformations du marché.
De facto, la GPEC s’établit comme un instrument indispensable pour toute entreprise souhaitant conserver un avantage compétitif et garantir la pertinence de ses ressources humaines.
Les enjeux et les objectifs de la GPEC dans l’IT

Contexte du marché
Le secteur de la Tech est l’un des plus volatils et dynamiques, propulsé par des innovations constantes. Cette accélération a des répercussions directes sur le marché du travail, qui souffre d’une pénurie de talents qualifiés dans les domaines les plus porteurs (Cybersécurité, IA, cloud…).
De plus, l’évolution rapide des outils et des méthodologies place les recruteurs et les DSI face à un défi : celui de suivre la cadence et d’adapter leur stratégie RH pour répondre aux besoins émergents. Par ailleurs, l’apparition de nouvelles technologies transforme profondément les profils requis, obligeant les organisations à réajuster régulièrement leurs référentiels de compétences et à anticiper l’obsolescence des savoirs.
Objectifs principaux de la GPEC
Anticipation des besoins en compétences
La GPEC permet donc aux entreprises d’évaluer en amont leurs besoins en ressources humaines en fonction des tendances du secteur.
Cette anticipation s’appuie sur une veille technologique et stratégique, ainsi que sur des scénarios de développement. En identifiant les compétences qui gagneront en importance et celles qui risquent de devenir obsolètes, les DSI peuvent planifier des programmes de formation proactive et préparer leurs équipes à des changements majeurs.
Optimisation des processus de recrutement et de formation
Grâce à une cartographie précise des compétences, la GPEC facilite le ciblage des recrutements. Les recruteurs, mieux informés sur les besoins spécifiques, peuvent adapter leurs stratégies et accélérer le processus d’embauche.
De plus, la formation interne devient plus ciblée, ce qui permet aux collaborateurs de développer les savoirs critiques et de s’ajuster aux nouvelles réalités du secteur. Les plans de montée en compétences sont alors optimisés, tant en termes de coûts que de pertinence.
Adaptation stratégique aux évolutions technologiques
L’intégration de la GPEC permet également aux entreprises de rester flexibles et de mieux réagir aux bouleversements technologiques ; plutôt que de subir les transitions imposées par le marché, les organisations deviennent actrices de leur propre évolution.
Cette approche stratégique de la gestion des compétences améliore non seulement l’agilité des équipes, mais renforce également leur capacité à s’aligner avec les objectifs technologiques et business de l’entreprise.
Les composantes clés de la GPEC

Pour qu’une stratégie de GPEC soit efficace, elle doit s’appuyer sur plusieurs composantes essentielles.
1️⃣ Identification et cartographie des compétences
La première étape pour construire une GPEC solide consiste à établir une cartographie des compétences existantes au sein de l’organisation.
Un audit des compétences permet de dresser un état des lieux précis des savoir-faire, savoir-être et savoir-agir des collaborateurs. Différentes méthodes peuvent être mobilisées pour réaliser cet audit, notamment des entretiens individuels qui offrent une vision qualitative des compétences, ainsi que des auto-évaluations et des évaluations par les pairs.
Les matrices de compétences, quant à elles, sont précieuses pour classifier et visualiser le niveau de maîtrise des différentes compétences. Ce processus aide à identifier les lacunes potentielles et à prioriser les actions de développement.
Pour le suivi des compétences, l’utilisation d’outils technologiques s’impose. Les systèmes de gestion des talents intègrent des fonctionnalités qui facilitent la gestion des compétences et le suivi des parcours de carrière.
On peut également citer les ATS qui permettent de suivre finement le recrutement.
L’analytique RH avancée et les outils de visualisation de données complètent cet écosystème en rendant les données compréhensibles et exploitables par les responsables.
2️⃣ Prévision et planification des besoins futurs
Anticiper les compétences nécessaires face à la transformation numérique est un enjeu central.
Pour cela, la GPEC utilise des scénarios prospectifs. Ces derniers permettent d’analyser comment les rôles évoluent, d’adapter les compétences des employés et de planifier des formations.
L’analyse prédictive renforce cette approche en facilitant l’anticipation des compétences futures grâce à des modèles algorithmiques.
3️⃣ Plan de développement et d’acquisition des compétences
La formation continue constitue un pilier de la GPEC, car elle assure que les équipes maintiennent des compétences à jour. Pour cela, des programmes de formation adaptés aux besoins identifiés lors de l’audit sont mis en place. Ces formations peuvent notamment inclure des sessions en ligne sur des plateformes d’e-learning et des certifications dans des domaines stratégiques.
Des ateliers pratiques et des hackathons internes enrichissent également le développement des compétences, en permettant aux équipes de s’entraîner dans un cadre réel et collaboratif.
En parallèle, les partenariats avec des institutions académiques et des bootcamps spécialisés jouent un rôle de plus en plus intéressant. Ces collaborations offrent un accès à des parcours de formation sur mesure et permettent aux entreprises de former des profils répondant spécifiquement aux exigences actuelles. Par ailleurs, l’intégration de programmes d’alternance offre une expérience immersive aux étudiants, ce qui a pour avantage de faciliter leur adaptation rapide au sein de l’organisation.
Quels sont les défis à la mise en place de la GPEC dans la Tech ?

Résistance au changement
La culture d’entreprise et la réticence des collaborateurs peuvent freiner l’adoption d’une stratégie GPEC. Dans le secteur de la Tech, où l’agilité et l’innovation sont des priorités, certains collaborateurs peuvent percevoir la GPEC comme une contrainte administrative ou un processus rigide, détournant leur attention de leurs missions principales. Cette perception peut engendrer des réticences, limiter l’engagement et la participation active.
Pour intégrer la GPEC efficacement au sein des équipes, plusieurs stratégies peuvent être déployées :
- Communication proactive : expliquer les avantages de la GPEC, notamment en termes de développement professionnel et d’opportunités de montée en compétences.
- Formation et sensibilisation : organiser des sessions pour familiariser les collaborateurs avec les concepts et bénéfices de la GPEC.
- Approche collaborative : impliquer les équipes dans la phase d’audit et dans l’élaboration des plans de développement pour encourager leur adhésion.
Évolution rapide des technologies
Les innovations disruptives peuvent rapidement rendre certaines compétences obsolètes et nécessitent une actualisation constante des profils. Cette course à la pertinence impose aux entreprises de revoir régulièrement leurs référentiels de compétences et de développer des programmes de mise à jour fréquents.
La solution réside dans l’instauration d’une culture d’apprentissage continu, où la formation n’est pas perçue comme une option, mais comme un impératif. Les organisations doivent investir dans des outils d’apprentissage flexibles et des plateformes qui permettent aux collaborateurs de se former sur les nouvelles technologies dès leur apparition.
Coûts et budget
Bien sûr, la mise en place d’une stratégie GPEC s’accompagne de considérations financières significatives. Les coûts incluent les investissements dans les outils technologiques, les programmes de formation et les ressources humaines dédiées à la gestion de ce processus.
Toutefois, une analyse coûts-bénéfices détaillée est indispensable pour évaluer l’impact réel de la GPEC sur l’organisation.
Une stratégie GPEC efficace peut générer un retour sur investissement en optimisant le recrutement, en réduisant le turnover et en renforçant la compétitivité de l’entreprise grâce à une meilleure préparation aux évolutions du marché.
Par ailleurs, ajoutons qu’en dépit des coûts initiaux, la réduction des besoins en formation ad hoc et la rétention de talents qualifiés peuvent compenser les dépenses engagées.
In fine, investir dans la GPEC représente un pari stratégique pour assurer la pérennité et la résilience de l’entreprise dans un secteur aussi exigeant que celui de la Tech.
Les 3 points clés à retenir :
- La GPEC est un levier stratégique indispensable pour anticiper et adapter les compétences aux évolutions rapides du secteur IT.
- La mise en œuvre de la GPEC nécessite de surmonter des défis liés à la résistance au changement, à l’obsolescence des compétences et aux investissements financiers.
- Une stratégie GPEC bien intégrée optimise le recrutement, la formation et la compétitivité, assurant la résilience des entreprises face aux mutations technologiques.